Lorsqu'en
1789 nos ancêtres renversèrent l'ancien régime, ils sont passés d'un
gouvernement aristocratique local à une entité plus large que l'on appela la
nation et dont nous sommes encore aujourd'hui les héritiers.
Cette
révolution eut des effets bénéfiques "liberté, égalité, fraternité",
mais aussi de graves conséquences et des effets désastreux "colonialisme,
racisme, esclavagisme"
Si l'idée
de nation est préférable à celle de clan ou de tribu, elle porte aussi en elle,
celle du "on est les meilleurs, les autres sont des nuls"
l'expression pure et dure du nationalisme avec tout le cérémonial qui peut
l'accompagner.
Le passé
récent du XXe siècle illustre par les guerres mondiales le degré de folie que
peut atteindre l'expression du nationalisme. Si l'on regarde le monde actuel,
je ne suis pas convaincu que les jours du nationalisme soient comptés.
Mais au
terme du dernier massacre mondial, un homme, Schumann en l'occurrence, eut
l'idée géniale de penser l'Europe.
Lorsqu'on
se connaît, se reconnaît, lorsqu'on commerce ensemble, on aura moins tendance à
s'étriper sur les champs de bataille qui, même s'ils sont "glorieux",
sont des champs de souffrance et de malheur.
Alors oui,
rien que pour cela, je suis un fervent partisan européen. Bien sûr, l'autre
n'est pas moi et heureusement, les Grecs ne sont pas les Français, les
Allemands ne sont pas les Anglais.
Comme dans
une famille, chacun a sa personnalité, ses qualités et ses défauts, ses
richesses et ses pauvretés, et ce qui doit exister, c'est la vérité, le
dialogue. S'il y a des faux pas, il faut les dénoncer et se remettre en route
tous ensemble.
Il ne
viendrait à l'idée de personne d'aller se promener avec quelqu'un qui vous
tuera à la première défaillance et vous jettera au fossé pour pouvoir avancer
plus vite. Il faudra bien un jour réaliser que la compétition à outrance, aussi
bien financière qu'économique est une ânerie sans nom et qu'elle est mortifère.
La valeur essentielle à notre survie s'appelle solidarité.
Faire
croire que le voisin est la faute de notre propre errement, se chercher un bouc
émissaire à notre faiblesse ou à nos erreurs d'analyse dénote une
irresponsabilité.
Faire
croire qu'il n'est là que pour abuser de la solidarité commune est un mensonge.
La route de
l'Europe sera longue et exigeante. Les problèmes y sont et seront nombreux,
mais nous n'avons pas d'autre choix, car c'est notre bout de planète et nous y
vivons.
Claude
HOUVER